Maupertuis, Pierre Louis Moreau de an Bernoulli, Johann I (1731.07.30)

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Autor Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1731.07.30
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.13*
Fussnote



File icon.gif Monsieur

Il y a longtems que j'ay receu l'honeur de votre lettre du 26 juin avec les remarques que vous avés bien voulu mettre dans les marges de ma piece[1] dont je vous rends un million de graces et dont j'ay profité. Lorsque j'ay dit que dans l'hypothese d'une pesanteur uniforme la terre pourroit etre reduitte à un atome, j'ay entendu que c'etoit dans la supposition que le mouvement de revolution s'accelerast toujours; il me semble qu'alors les parties de la terre se dissiperoient successivement jusqu'à la derniere, je l'ay mieux expliqué. J'ay substitué au mot effluvium celuy de fluentum qui en effect convient mieux; effluvium ne convenant qu'en ce que le torrent sort de la comete. J'ay aussy mis fluens et fluxio pour integr. et diff. etc.; aprés quoy j'ay envoyé la piéce en Angleterre, la doctrine qui y est repandue etant un peu odieuse dans ce päis ci où j'avois d'abord pensé à la donner; j'avois fait pour cela une piece apologetique sur l'attraction qui auroit bien revolté les esprits; mais je n'ay pas eu le courage de la doner dans un päis où il me semble qu'on ne File icon.gif medite pas avec assez d'attention et où l'on ne rend pas assez de justice au systeme de m. Newton. Il est permis monsieur de rejetter l'attraction à un homme comme vous qui avés d'excellentes choses à luy substituer par le moyen des quelles vous expliqués tous les phenomenes qui en dependent; mais dans ce päis cy l'on n'en veut point entendre parler sans entrer dans aucun examen; on croit que les tourbillons expliquent tout sans s'embarasser des couleuvres qu'il faut devorer pour les concilier avec les phenomenes.

Je prends bien part monsieur à la peine que vous donne votre nouvelle charge de Doyen; outre la perte de votre tranquillité particuliere je regarde le tems qu'on vous ote comme autant devolé à l'univers entier. On m'a conferé aussy les jours passés une dignité c'est celle de pensionnaire dans notre Acad.ie à la place de m. Saurin qui s'est fait veteran.[2] La maniere dont cela s'est passé m'a fait autant de plaisir que la place; le suffrage de l'Acad.ie a été unanime ce qui n'est pas ordinaire et la confirmation du roy l'a suivi de prés.

J'auray grand plaisir de voir ce que vous avés fait sur le centre de gravité de plusieurs corps qui se choquent[3] lorsque vos affaires vous auront permis de le mettre en ecrit. Il est vray que m. Newton ny son commentateur Wisthon n'ont rien donné de satisfaisant sur cela.[4] C'est un tres beau Theoreme dont j'ai toujours desiré la demonstration sans avoir jamais osé la chercher tant elle m'a paru difficile.

File icon.gif Je souhaitterois bien que ce fust encor la mode de bastir des palais aux scavants: asseurement monsieur celuy de Viviani ne devroit estre qu'une maisonette auprés du vostre.

J'ay l'honeur de voir quelque fois m. votre neveu et je le verrois plus souvent s'il n'etoit extremement occupé de deux cours de chimye et de Botanique qu'il fait avec une exactitude extr'ordinaire.[5] Je souhaitterois bien luy pouvoir estre bon à quelque chose dans ce päis cy et luy marquer combien je suis devoué au nom Bernoulli. M. votre neveu meritte beaucoup par luy mesme, il a beaucoup d'esprit et de sagesse et profite bien de ses voyages; mais il fait ses etudes avec tant de soin qu'il n'a point encor eu le tems de rien voir dans ce päis cy et je crois que m. son pere feroit bien de l'y laisser quelque tems pendant qu'il y est.

Pour moy je vas faire un voyage dans le fond de notre province, il y a longtems que ma soeur l'exige et je compte passer quelques mois avec elle. Je tascheray d'y trouver du repos pour etudier qu'on ne trouve que difficilement à Paris où tout est occasion de distraction. Je vous prie donc monsieur de m'adresser desormais vos lettres à m. de Maup. etc. à S.t Malo en Bretaigne.

Cecy monsieur ne vous demandera pas grand examen pour me repondre. J'ay appliqué et avec succez une petite methode dont je vous ay parlé il y a plusieurs mois pour la separation des indeterminées aux formules de m. Craige qui sont à la fin de son livre fluentium pag. 40. Elle reussit facilement à tous les cas excepté le 5e qui est ( et etant des fonctions de )[6]. Mais il me semble pour la consolation File icon.gif de ma methode que la sienne ne scauroit rëussir non plus sur ce cas; cependant il croit le contraire. Faittes moy la grace de me dire s'il a raison. Car pour ma methode ny va pas quoyqu'elle aille fort bien aux cas precedents dont le plus composé est , qui est l'equation que m. votre frere avoit proposée dans les Acta erud. 1695 et dont vous donnates dès ce tems là la separation. Quant au 5e cas de m. Craig il ne me paroit pas mesme qu'on en puisse doner en general la separation. Faittes moy la grace de me dire ce qui en est, et d'adresser votre reponse à S.t Malo. Je suis toujours avec l'attachement le plus respectueux Monsieur Votre tres humble et tres obeissant Serviteur Maupertuis.

de paris Lund. 30 juill. 1731.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. [Text folgt]
  6. [Text folgt]


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