Fontenelle, Bernard le Bouyer [Bovier] de an Bernoulli, Johann I (1729.05.08)

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Autor Fontenelle, Bernard le Bovier de, 1657-1757
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1729.05.08
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 658, Nr.6*
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File icon.gif Monsieur

Touverés vous bon que je prenne la liberté de vous envoyer cette lettre et cet Ecrit pour M.r votre fils à Petersbourg?[1] je ne doute pas que vous n'ayés quelque voye pour lui adresser ce petit paquet plus surement que je ne pourrois faire, je sai qu'il se perd volontiers des lettres d'ici à Petersbourg, et d'ailleurs comme vous m'avés fait l'honneur de me mander que vous aviés trouvé quelques unes des difficultés de M.r votre fils conformes à celles que vous avés faites et que je n'ai pas encore veües, j'ai cru, que pour ne point multiplier inutilement les écritures, il étoit bon que cette Réponse passast par vos mains. Elle n'est point de moi. Quand je reçus la lettre de M.r votre fils,[2] je la trouvai si savante, que je me défiai de la pouvoir bien entendre, et d'autant plus que j'etois alors fort occupé, je m'adressai à M. l'Abbé de Bragelonne, l'un de nos plus forts dans la Geometrie moderne sans contredit, et le priai d'étudier cette lettre, afin que nous en pussions raisonner ensemble. Il fit plus, et il y répondit, quoi qu'il l'eust lüe avec le prejugé très legitime qui doit étre pour le nom de Bernoulli contre le mien. Je vous avoüe que je suis ravi qu'un autre que moi ait cru naturellement et de lui méme que je pouvois me défendre. Je ne doute pas, Monsieur, que de votre costé vous ne fassiés une attention aussi desinteressée à cette Réponse.

Il me revient de plusieurs endroits que vous étes fort contre mes finis indeterminables, et j'en suis bien faché, moi qui sai que votre autorité est d'un poids infini, et qui suis plus disposé que personne à m'y soumettre. J'ai parlé sincerement dans ma Sect. III, p. 63 et suivantes,[3] sur ce hardi Paradoxe, je le donne File icon.gif en attendant que quelqun plus habile, qui peut se trouver trés aisément, trouve quelque idée équivalente et plus recevable, qui fasse le méme effet dans un sistéme lié de l'Infini. Mais c'est dans un sistéme lié que je la demande, et qu'elle doit étre, car enfin toute verité par sa nature est Sistematique. Tant qu'on dira que mon idée est étrange, j'en conviendrai, je ne l'ai prise qu'à mon corps défendant, mais qu'on m'en donne une autre qui satisfasse à tous les phenomenes geometriques, c'est à dire aux resultats des Calculs, qui se lie aussi bien avec une infinité de verités connües etc. j'ai déja pour moi un assez grand nombre de bons Geometres, et dont le suffrage me fait d'autant plus de plaisir qu'ils ont resisté. Si vous pouviés fléchir en ma faveur, je serois parfaitement sur de mon fait, et l'homme du monde le plus glorieux, mais je le serois tant que je n'ose esperer un si grand bien.

M. l'Abbé de Bragelonne n'a point touché à ce que me dit M.r votre fils sur la derniere Section de mon Livre, qui traite des forces. Nous attendons lui et moi, pour savoir à quoi nous en tenir sur cette matiere, que l'Academie ait imprimé ce qu'on lui a donné, et surtout l'Ecrit de Mr. de Mairan[4] qui a paru mettre l'affaire fort au net, le Sistéme commun, le vostre, et leur difference. Aprés cela, s'il faut changer, nous changerons, et moi plus volontiers que personne, d'autant plus que je me rangerai dans le parti d'un très grand homme, et que je ne suis pas assés habile pour étre jamais fortement attaché à rien par mes propres lumieres dans toutes ces choses là.

Quand on reimprimera dans 1727 l'Eloge de M. Newton,[5] je tâcherai de profiter de l'avis que vous me donnés sur son Probléme des Trajectoires dans votre lettre du 13 Jan. dernier,[6] mais je crains que cela ne soit difficile.

Dés que j'eus reçû cette lettre, je la montrai à M. de Mairan, qui me parut fort fâché que vous ne le crussiés plus votre Correspondant, il n'eut garde de me ceder cet honneur.

On travaille au Commerce de Lettres de M. Varignon, dont les File icon.gif vostres seront le principal ornement. Cela va plus lentement que je ne voudrois, mais il y a beaucoup à debroüiller, et à trier.

Quand vous me ferés l'honneur de m'envoyer vos Remarques sur mon ouvrage, honneur qui ne laisse pas de me faire trembler, je vous supplie, Monsieur, de les accompagner d'un jugement general, qui m'apprenne ce que je doi penser du tout ensemble. Si les fautes que vous y trouverés y dominoient à un certain point, je sai bien ce que j'aurois à penser, mais dans le cas d'un certain mélange de bien et de mal, je vous demande ce que vous jugerés sincerement, et sincerement je m'y soumettrai.

Je sai bien que dans toutes les regles je devrois me donner l'honneur de répondre à M.r votre fils, dont je respecte extremement les grands talents et le merite, sans conter son nom, qui seroit lui seul un titre, mais j'ai craint de grossir un paquet qui n'est déja que trop gros. Je vous supplie donc de vouloir bien lui faire tenir ces Remarques par quelque occasion, que vous trouverés plus aisément que moi, et de trouver bon que je l'assure ici de mes trés humbles respects, et de ma reconnoissance pour toutes ses honnestetés.

Je ne doute pas que vous n'ayés veu M. le Marquis de Bonnac.[7] Je fis une chose inutile en lui parlant de vous, et de l'extréme consideration que vous merités, mais j'aimai mieux hasarder cette inutilité que de manquer à rien de ce qui vous est dû. Je suis avec beaucoup de respect Monsieur Votre trés humble et trés obeïssant serviteur Fontenelle

de Paris ce 8 Mai 1729.


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  7. Jean Louis Dusson Marquis de Bonnac (ca. 1670-1738). Wirkte als Gesandter in der Schweiz zuerst in Basel, dann in Solothurn von 1727-1736.


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