Bernoulli, Johann I an Crousaz, Jean Pierre de (1722.02.21)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite   Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750
Ort Basel
Datum 1722.02.21
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 656, Nr.13
Fussnote Am Briefkopf eigenhändig "à M. Crousaz"



File icon.gif Bâle ce 21. fevr. 1722.

Monsieur

J'ay reçu l'honneur de la votre du 11. de ce mois avec vos sermons[1] dont je vous suis tres-obligé, je les lis avec beaucoup de contentement et d'edification, vos raisonnemens y sont convaincants et solides; il seroit à souhaiter que tous les ministres fussent Mathematiciens, leurs sermons contiendroient plus de realités et moins de verbiages. Vôtre discours sur le mouvement, que vous promettez de m'envoyer, me fera bien du plaisir; Mr. Varignon m'a aussi promis de me l'envoyer,[2] mais l'occasion de m'envoyer quelque chose de Paris ne se presentant pas souvent, je ne puis pas conter de le recevoir si tot par le canal de Mr. Varignon. La dissertation de Mr. de Gamache doit etre curieuse;[3] s'il y critique vôtre discours, vous aurez raison de vous defendre, votre reputation le demande. On m'a ecrit de Paris ce qui suit: "Mr. de Crousaz, qui a remporté le premier des deux prix de 1720, vient de donner un commentaire sur l'analyse des infiniment-petits imprimé et affiché ici vers le mois de decembre dernier; je n'ai point vû ce commentaire, ainsi je ne puis pas vous en rien dire."[4] File icon.gif Je m'etonne Monsieur, que dans vôtre Lettre vous ne m'ayez rien parlé de ce commentaire, vû que vous n'ignorez pas que cette matiere m'interessant beaucoup ne peut qu'exciter ma curiosité, du moins mandez moy s. v. p. où on le trouve à acheter. Je vous felicite de l'honneur qui vous est arrivé d'etre compris dans le nombre de ceux, sur qui les Newtoniens etendent l'aversion, qu'ils ont prise pour les mathematiciens qui ne sont pas de leur nation, honneur d'autant plus grand, que ces gens n'eclatent que contre ceux, dont ils apprehendent le merite, ayant cette folle maxime que les sçavants de leur nation ne doivent souffrir nec pares nec superiores. On vante tant dans Mr. Newton sa modestie, son honneteté, sa courtoisie et je ne sçai qu'elles autres vertus, cependant la pluspart de ses champions sont des bruteaux qui n'ont ni raison ni bon sens, tels que sont Taylor et Keil, dont j'ay eprouvé la rusticité plus que personne autre sans que je leur aye fait auparavant le moindre mal; vous aurez vû sans doute leur invective contre moy, ce sont des pieces qui n'ont point d'egales en fait de grossieretés, d'injures, de mensonges et de calomnies; File icon.gif mais j'apprends depuis peu que la mort a imposé silence à Keil sans attendre la reponse que mon Apologiste lui a preparée,[5] ainsi je n'en permettraj pas l'impression, jusques à ce que je voye si Taylor aura la hardiesse de repliquer à celle qu'on publia dans les Actes de Leipsic de l'année passée.[6] Je verraj avec plaisir le resultat du commerce que vous avez accroché avec Mr. Laurins sur les couleurs, si vous daignez m'en faire part: je finis, la goutte, qui me tient au lit ne me permettant pas d'ajouter autre chose, si non que je suis avec un attachement inviolable Monsieur Votre tres-humble et tres-obeiss. serv. J. Bernoulli.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. [Text folgt]
  6. [Text folgt]


Zurück zur gesamten Korrespondenz