Bernoulli, Johann I an Crousaz, Jean Pierre de (1717.02.13)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite   Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750
Ort Basel
Datum 1717.02.13
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 656, Nr.5
Fussnote



File icon.gif Bâle. ce 13.e Fevr. 1717.

Monsieur.

Je suis sensiblement touché de la trés obligeante maniere dont il vous a plû me temoigner la part que vous prenés à mon affliction causée par la perte mon frere:[1] Les expressions dont vous vous servés à ce sujet sont si fortes que je ne puis qu'étre entierement persuadé de vôtre sincere amitié, je souhaite que vous le soiés aussi de la miene; Il est vrai que feu mon frere n'a pas atteint un age fort avancé, et qu'à parler humainement il auroit pû vivre encore longtemps, n'aiant eu que 54 ans, il a pourtant passé l'age de mon frere le Professeur, qui mourut agé seulement de 51 ans.[2] Tous mes autres freres et soeurs sont morts dans leur bas âge, excepté mon cadet qui vît encore, en sorte que de onze enfans que feu mon pere avoit, il n'en reste que deux;[3] il semble que la mort veuille se vanger sur les vies des enfans du grand nombre d'années que la destinée avoit accordé au Pere, veu qu'il avoit 85 ans passés lorsqu'il quitta ce monde:[4] pour moi n'aiant pas encor acompli la 50.e année, et me sentant pourtant deja une santé infirme, je ne me flate pas de passer loin les bornes de l'age de mes freres, mais je me soumets à la Providence divine, la mort ne m'epouvante pas, je l'atens de pié ferme quand mon heure sera venue; je crois avoir assez vecu si je n'ai pas vecû inutilement; au contraire j'aurois sujet de souhaiter la mort, si, comme il est à craindre, je me voiois un jour reduit à ne pouvoir plus être utile au monde. C'est presentement à vous, Mr., que nous devons souhaiter que le bon Dieu veuille prolonger la vie, à fin que le public, pour lequel vous travaillés si utilement et avec tant d'assiduité puisse gouter et cueillir en abondance les fruits de vos travaux. La nouvelle inopinée de la mort de M. Leibnits, que j'appris la premiere fois dans une gazette me frapa comme un coup de foudre, parceque je ne m'attendois à rien moins qu'à cela, et que 15 jours[5] ou 3 semaines auparavant j'avois encore reçu une lettre de lui,[6] dans laquelle il ne se plaignoit ni de maladie ni d'indisposition: La Republique des Lettres a perdu infiniment par sa mort, quant à mon particulier j'ay besoin de toute la consolation que l'on souhaite quand on fait une perte irreparable, car outre le profit que je faisois continuellement de File icon.gif ses grandes lumieres par une etroite et frequente correspondance dont il m'avoit honoré depuis prés de 30 ans, il m'aimoit d'une tendresse inexprimable, je ne dis rien de son estime singuliere ni du grand cas qu'il faisoit de moi, parce que cela passoit bien au delà de mon peu de merite. Enfin il est mort! supportons aussi avec patience la plaie que Dieu nous a infligé, en nous enlevant un don si precieux; et rendons lui graces de ce qu'il nous en a laissé jouir pendant un grand nombre d'années; Ce n'est pas peu de consolation pour moi de voir que j'ai regagné en vôtre personne, ce que la mort vient de me ravir, c'est à dire un patron et un ami sincere. Je me ferai une gloire de vous regarder toujours comme tel, et partant de vous marquer en toute ocasion que je suis avec ardeur[7]


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. Das Wort "jours" fehlt in der Kopie der Abfertigung, steht aber in Johann I Bernoullis Entwurf.
  6. [Text folgt]
  7. Die Schlussformel "Monsieur vôtre tres humble et tres obeissant serviteur J. Bernoulli." fehlt in dieser Abrschrift der Abfertigung. Sie findet sich in Johann I Bernoullis Entwurf.


Zurück zur gesamten Korrespondenz